Mercredi 05 Aout 2015 / Du lac des Gloriettes au Bois de Bédérou.
Réveil, rangement, petit-déjeuner…
temps clair d’une belle journée annoncée…Pliage et départ. Un groupe a déjà
démarré et est passé sur le sentier juste en dessous. Nous rejoignons la
passerelle et traversons le torrent… Les colchiques (Colchicum montanum) couvrent par milliers les prairies… Quelques marmottes vont se faire
entendre… Peu vont se montrer.
Nous montons vers le cirque
d’Estaubé. Celui-ci moins régulier dans sa falaise que le cirque de Troumouse
est pour moi moins impressionnant. La montée est régulière jusqu'à ce qu’on
approche du versant sous la Hourquette d’Alans. Nous prenons des lacets tandis
qu’un groupe descend de la Hourquette en passant juste sous le Pic Rouge. Un
autre groupe va monter juste en dessous… et tout ce petit monde va se retrouver
en file plus ou moins indienne sur le sentier qui mène au Port Neuf de
Pinède.
Nous sommes, Pascale et moi, devant à présent tout le monde et
je fais gaffe de ne pas manquer le sentier qui part à droite vers la brèche
de Tuquerouye. Moins évident il est bien
cairné dans sa partie qui traverse l’éboulis de gros roc. Les autres groupes
nous ont rejoints et nous avons laissé passer des jeunes pressés d’en découdre
dont une fille à l’équipement de scout. Enfin, en fait on se laisse passer à tour de rôles,
mais nous arrivons derrière la borne de Tuquerouye presque tous ensemble.
Le
couloir nous fait face : impressionnant. Impressionnant et inquiétant. Vu
comme ça, même s’il ne reste pas vraiment de neige sauf du côté Est, il ne semble pas facile… Tout le
monde se regarde, hésite, trépigne et hésite… un homme en descend justement, minuscule tache rouge en haut de ce couloir de près de 300 mètres. L'attente est presque interminable à croiser nos regards... Allez je me
lance, Pascale me suit, ses pas dans les miens, le reste de l’équipe part
derrière nous…
Les lacets du départ, bien que
serrés se font assez bien, plus haut, ça devient vraiment glissant tellement le
sol est meuble. Je tente de trouver des passages plus solides… je croise le
monsieur qui descend et qui m’annonce que le Mont Perdu est invisible, perdu
dans les nuages…
Déception ! Lui descends sans
l’avoir vu ! Nous continuons à monter, la dernière partie est franchement
pourrie, et je passe plus à droite par les rochers… Le refuge est a une portée
de mains et je l’atteins, enfin ! Je fais le tour du bâtiment pour atteindre le
balcon Sud : Seul le lac Glacé est visible, les nuages défilent au dessus
des 2800, rendant invisible la montagne qui devait nous faire face…
Tant pis,
J’attends Pascale qui arrive à son tour, heureuse d‘en avoir terminé avec cette
difficulté…Nous entrons dans le refuge, à la porte visiblement arrachée de ses
gongs…le reste du refuge est propre et rangé. Hormis la disparition du poste
d’appel des secours, rien ne semble manquer. Seul le vent a commis des dégâts
en arrachant les tôles couvrant la partie gauche du premier bâtiment et la
porte. Dommage ce doit être un abri formidable.
Les deux groupes qui nous
suivaient arrivent à leur tour. Une
famille va ensuite descendre à proximité du lac Glacé pour déjeuner, mais pour
notre part, alors que le mont Perdu ne semble décidément pas se dégager, nous
redescendons. Pascale craint la descente, pour ma part, elle m’inquiète moins
que la montée…
C’est parti ! On va plutôt
bien négocier la partie haute, la seconde est plus délicate, la troisième sera
plus facile et nous arrivons sous la borne ; gros soulagement de cette
descente qui s’est finalement plutôt très bien passée.
La lumière est superbe pour mettre en valeur
les plis et les couches de roches, et nous faire prendre conscience de
l’immense bouleversement qui a crée la
montagne. Nous reprenons ensuite l’éboulis de gros blocs, et retrouvons ensuite
le sentier… la partie étant plane, nous avançons jusqu'à la jonction des
sentiers vers la Hourquette d’Alans . Nous allons monter au dessus du sentier
pour nous mettre à proximité d’un torrent et faire notre pause déjeuné.
Nous repartons, en montant
directement jusqu’à un lacet et suivons ensuite le sentier. C’est notre
dernière Hourquette… Il y a du monde au col, un comité d’accueil ! Deux
cent mètres a faire , doucement parce
qu’il fait chaud… En plus la roche a des couleurs étonnantes passant du vert au
mauve, parfois couvertes de fin cristaux… Nous atteignons le col, aux accents
internationaux…Nous profitons du point du vue sur la vallée de la Grande Glère
mais aussi sur le massif à l’ouest avec le Vignemale qui domine la masse des
montagnes.
Pour notre part, nous engageons la
descente vers le plateau de Cardous. Nous croisons quelques marcheurs qui se
dirigent vers la Hourquette que nous venons de franchir. Nous atteignons le refuge des Espuguette, dévolu à
une mission de buvette en cet après midi. Nous continuons la descente, tout en
regardant le bois vers le Béderou… En effet, nous ne sommes pas si loin de
Gavarnie, et on pourrait presque revenir à la voiture. Je n’en ai pas
réellement envie et pour notre ultime nuit autant trouver un coin agréable et
prendre notre temps pour notre soirée et notre dernière matinée… Pascale n’a
également pas très envie d’anticiper notre retour.
Nous approchons du ruisseau de
Pailla, et le traversons pour regagner le bois de pins, situé sous la
bienveillance des deux frères Astazou, le petit et le grand ! Bon, apparemment
le bois aux petites clairières herbeuse est aussi la zone de pâtures des
vaches…et il ne va pas être facile de trouver un coin sur lequel il n’y a pas
trop de bouses…en prime, c’est le royaume des mouches… On va trouver quand même
un endroit propre et plan, et nous allonger sur l’herbe pour nous reposer, plus
ou moins à l’ombre.
Je profite de la proximité de Gavarnie pour prendre des nouvelles de mes proches... Mon père a été hospitalisé d'urgence suite a un malaise vagal. Il est temps de rentrer...
Je vais aller chercher de l’eau au
ruisseau et en profiter pour faire un brin de toilette. Juste en face, se
trouve un petit fourré de framboisiers… je vais faire une récolte de framboises
dans ma casquette, puis remonter au bivouac. Pascale a prévu de faire des
crêpes, et ça ne doit pas être mauvais des crêpes aux framboises sauvages. Elle
a pour sa part déjà monté sa tente et je vais faire de même.
Nous allons tranquillement
préparer nos repas du soir, ultime dîner de cette aventure. Je termine mon
dernier sachet lyophilisé, et il ne reste presque plus rien… Soirée douce et
tranquille après toutes ces journées d’émotions et d’efforts. Par contre, alors
que nous sommes dehors, les mouches ont décidés d’envahir la tente et se sont
glissés entre la chambre et la toile extérieure !
Nous terminons de dîner… le soleil
est parti derrière les montagnes et la nuit s’installe doucement. Nous
regagnons nos tentes pour une ultime nuit…
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