Lundi 03 Aout 2015 / Du Lac de Coume Escure à la Montagne de Badet (sous Port de Cambieil)
Départ de bonne heure ce matin
encore, enfin toujours avec un réveil vers 6h. Beau lever de soleil sur la
montagne qui nous fait face ( Mont Arrouy ? peut-être ? ) et toujours
la lune en gardienne éclairée de ces nuits. Rangement, Petit-déjeuner,
pliage…et départ.
Il y a déjà du monde qui passe en
face . Nous partons et rejoignons le sentier qui monte au dessus du lac, entre les groupes
qui partent du refuge ou des autres campements autour du lac de la Glère. Et ce
départ matinal se fait plutôt en forme… Pour nous aussi, même si nos sacs nous
donnent un « léger » handicap… Des panneaux indiquent la direction du
parc à une demi heure,et tous montent par là ! Sauvés ! Sauvés alors
que nous prenons tout droit en direction du refuge Packe… Tout droit pour
l’instant. On va suivre le sentier qui longe la montagne à mi flanc puis couper
et monter sur l’étage suivant… J’attends à tout moment la vue sur le lac du
Pourtet. On va monter à un autre étage, et surveiller les marmottes que l’on
entend, sans les voir…
Du coup nous sommes sur le dernier
plat avant le refuge et enfin le lac du Pourtet apparaît, imposant, niché dans
un écrin presque pudiquement. Le refuge dressé comme une chapelle domine la
crête, et nous nous y rendons. Nous
venons d’atteindre notre premier col de la journée : le col de Rapiet
2509m . on a bien marché, on est dans le
temps indiqué par les panneaux en bas, 1h15…
De l’autre côté la vue est à
couper le souffle ! Verticale ! Le lac de Rapiet s’étire, encore noyé
dans l’ombre qui diminue alors que le massif du pic long est baigné de lumière.
Nous visitons le refuge, extrêmement propre, puis nous descendons par la sente qui nous mène juste en dessous de l’étang de Couyela det Mey.
Comme nous quittons le sentier « balisé », je vais rester prudent et bien suivre les indications que j’ai pu lire pour accéder à la Hourquette de Bugaret. Nous remontons pour surplomber le premier étang à l’eau bleue turquoise, puis continuons vers l’étang de Bugarret. Je commence à imaginer où se trouve l’accès a la Hourquette : il y a une bande herbeuse à droite des éboulis, et justement, deux personnes descendent… Nickel !
Nous visitons le refuge, extrêmement propre, puis nous descendons par la sente qui nous mène juste en dessous de l’étang de Couyela det Mey.
Comme nous quittons le sentier « balisé », je vais rester prudent et bien suivre les indications que j’ai pu lire pour accéder à la Hourquette de Bugaret. Nous remontons pour surplomber le premier étang à l’eau bleue turquoise, puis continuons vers l’étang de Bugarret. Je commence à imaginer où se trouve l’accès a la Hourquette : il y a une bande herbeuse à droite des éboulis, et justement, deux personnes descendent… Nickel !
Nous nous dirigeons vers le
torrent qui alimente le lac, nous le traversons et commençons l’ascension en
lacets dans la pente herbeuse… Nous attendons ensuite que le couple termine de
descendre, puis reprenons la montée… et quelle montée ! Bon ça monte, 400
m de dénivelé, de bons lacets, courts mais costauds… Nous prenons notre temps,
en faisant des pauses fréquentes, chacun notre tour…
Nous passons la première partie de
direction sud/nord et contournons le rocher pour monter a présent vers l’Est.
La pente est encore plus forte, mais la vision de l’arrivée nous booste… mais
voir le sommet n’est pas arriver, et il reste encore de bonnes longueurs,
direction S/E sous le rocher… Allez encore un effort et enfin le col, la
Hourquette et la vision sur le lac de Cap de Long.
Et de deux ! là, c’était
vraiment pas de la tarte ! il se mérite surtout avec des sacs comme les
nôtres ; finalement ça se fait, et je suis content qu’on l’ai fait… Autre
point, je connais un peu Pascale et sa persévérance, mais plus que son désir de
m’accompagner, je reste stupéfait de sa confiance…Elle a peut être plus
confiance en moi que moi-même. Elle en
prends plein les yeux, elle savoure, elle se délecte, elle encaisse , mais elle
se plaint pas, elle me suit, ses pas dans les miens, l’ombre de mon ombre ou me
précède… une formidable coéquipière…
De la Hourquette, à 2614m, j’ai
prévu de faire en sorte de ne pas perdre l’acquis d’altitude pour nous diriger
vers la montagne de Cap de Long et la Hourquette du même nom. De fait nous
allons tenter de passer en longeant sous la crête ver le col Tourrat, mais des arêtes
difficilement franchissables vont faire barrage et nous obliger à descendre le
ravin par les herbages en couloirs abrupt… Bon ça va être casse-gueule ces
passages, et parfois il faut s’aider des mains, ou balancer les bâtons pour
descendre.
Je suis descendu au bas du ravin,
et c’est l’heure de faire la pause. Pascale a continué et tout en ne perdant que
peu de hauteur va réussir à trouver un passage… Je l’appelle avec regret, elle
tient le bon bout, mais elle va descendre et me rejoindre… Il est temps pour
nous de nous reposer, de reprendre des forces, et du tonus.
Nous repartons : on va
contourner le petit mamelon qui nous fait face et suivre la courbe des 2500m. ça
se fait assez bien ! nous trouvons assez bien les parties herbeuses qui nous
permettent d’avancer tout en restant sur le même niveau… et finalement nous
retrouvons des cairns, et un sentier assez fréquenté…d’ailleurs y a du monde
qui descend.
Nous devons monter, une longue
montée sous la domination du Campbieil. Plus que la montée qui nous fatigue, nous
prenons plaisir à admirer la roche ; du magma… Nous atteignons le plateau,
étonnant mélanges de schistes , dressés comme des orgues de Staline, un peu
dans tous le sens, de ces plaques rondes comme des lions de mer échoués, ce se
sol presque lunaire sur lequel quelques plantes ont décidées de résister…
Une femme et sa jeune fille descendent
à leur tour… Sans réel équipement… Je suis souvent surpris des volontés des
touristes, parfois avec des enfants…La balade du pic d’Estaragne et du
Campbieil n’est quand même pas qu’une simple boucle…M’enfin ! Pour notre
part c’est notre troisième col ! Avec vue superbe sur le Mont Perdu, et la
vallée du Sausset… Par contre, le temps n’annonce rien de bon, le ciel blanchi,
et plus loin des nuages montent… la journée va se terminer sur une note
d’orage.
J’avais mis dans le programme de
monter sur le Campbieil et c’est vrai que cela ne semble plus qu’une formalité
de monter sur le dos de ce gros dinosaure, mais là on n’a vraiment pas le temps
de passer une heure en aller retour…
Nous nous lançons dans la descente
dans l’éboulis du versant Sud. Nous tentons de suivre la sente qui trace du col
au port de Campbieil. Si la première partie est plutôt négociable, la suite
dans le versant va être sacrement épique. Pour la trace, quelques cairns vont
nous permettre de vérifier qu’on se fout pas dedans, mais pour le reste, ça va être
un long numéro d’équilibriste, de surfeur… Bonjour les genoux ! Pff on déguste,
et il me tarde d’atteindre les lacets du col.
Pfffiou ! C’était pas de la
tarte… et content que nous soyons arrivés intacts tous les deux. C’est le genre
de passage ou on risque plus de prendre une mauvaise blessure que dans tous les
passages qu’on a déjà pu prendre… Allez, la source qui coule dans le lacet, est
la bienvenue…j’avais sacrement soif ! Nous rassemblons nos forces et
terminons les quelques lacets qui nous séparent du col…fissa… les orages
montent bien plus vite que nous ! Et voilà : et de quatre !
On ne va pas trop s'attarder à admirer
la vue sur la vallée de Piau Engaly. On passe à gauche du névé accroché sous le
col et on attaque la longue descente dans les schistes… longue descente sur
laquelle nous ne traînons pas. Si possible, j’aimerai arriver près des laquets
sur le plat à la côte 2343, mais déjà l’orage est là, grondant, tonnant lançant
des éclairs dans notre dos… quelques gouttes tombent, de plus en plus grosse,
mais nous n’arrêtons pas, encore une descente au pas de course !. Nous
atteignons le croisement du sentier qui descend sur Piau, et peu après,
trouvons une partie presque plane, ou nous pouvons nous installer… De toute
façon, il y a urgence : il faut monter et vite !
Nous sortons nos tentes, et hop,
quatre sardines, j’accroche l’arceau, je rentre le sac à dos, il pleut… il faut
encore poser les piquets et tendre les extrémités, et à l’abri. Pascale aussi a
réussi tant bien que mal à poser sa toile et à se mettre à l’abri. L’orage
tombe pas loin, un coup de vent vient secouer nos tentes, les rafales se font
plus fortes, trop forte, j’attends une accalmie de la pluie pour aller mettre
des haubans et voilà, paré pour la tempête.
Il est déjà tard, près de 19h… ce
fut une grosse journée… Bon, l’emplacement n’est pas top, j’ai pris le plus
penché laissant le plus grand et plus plat à Pascale, mais le tout dans
l’urgence… pas grave ! je calerai mon matelas avec le sac à dos. Il est temps de préparer le dîner… j’ai
faim !
La pluie se calme, et je vais
chercher de l’eau au torrent… les brebis se rassemblent juste en dessous de
notre bivouac. Je ramène une bouteille d’eau à Pascale. Bon, elle n’est pas top
l’eau…La forte pluie d’orage à un peu lessivé autour du torrent, Heureusement
il prends sa source un poil plus haut sous le pic des Aguilous… Pour ma part je
vais la faire bouillir pour cuisiner…
Il va repleuvoir un peu, d’autres
orages vont s’essaimer puis ça va se calmer… je vais aller faire un brin de
toilette au ruisseau, j’ai les jambes noires jusqu’aux genoux… Mais bon, j’ai
surtout besoin de repos… Entre temps, pendant l’orage j’ai potassé la carte, et
compte tenu de l’expérience de l’éboulis sous la Hourquette de Cap de long, je
vais proposer à Pascale de descendre par les cabanes de Aguilous et de l’Aguila
pour remonter par le gave des Touyeres… C’est plus long, mais j’ai pas envie de
laisser un genou sous le col de la Sede… Et puis je sature un peu de cette
caillasse ! Un peu de vert nous fera du bien… Pascale est d’accord, et
plutôt rassurée de cette étape beaucoup plus pépère.
Je regagne ma tente et dodo…
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