Jour 18 : De la Cabane des Courraux à Bagnères de Luchon
Le Lundi 12 Aout 2013.
C’est ma dernière journée. J’ai
estimé à 17/18 Km la distance qui me sépare de Luchon, et je pense arriver en
début d’après-midi, pas trop tard pour pouvoir prendre les transports et
rentrer aussitôt vers Port La Nouvelle. Si jamais je devais manquer ce créneau,
j’irais au camping…
Dernier lever matinal. Je range, je sèche
la toile de la tente, je plie, je déjeune et me voilà parti. En passant devant
la cabane, on se salue d’un grand signe de main avec le berger qui termine de déjeuner
dehors. Direction le col d’Esclot-d’Aou. Dernière montée de ce périple :
600 m de D+.
La succession de montée et de longs
plats me permet de ne pas trop perdre de temps en récupération, c’est que j’ai
toujours pas le rythme du petit train ariégeois et que le palpitant finit pas
s’emballer, même de bon matin. Le berger me suit et lui par contre va finir par
me rattraper. On va discuter un peu puis il va rejoindre son troupeau de
vaches, installé sous le pic d’Estagnous et je vais poursuivre de l’autre côté.
J’atteins finalement le col, et là,
je vais un peu hésiter, n’ayant pas trouvé les étangs de saint Béat au passage
et donc je vais partir à droite vers le pic de Burat. Alors demi-tour sur la
crête et direction le pic de la Hage.
Ça redescend un peu avant de remonter sur
le Pic de Bacanère : 2193 m. Ultime sommet de la journée. Depuis le matin,
c’est que de la prairie, mais en plus a parti du pic, c’est que du chemin de
crête en légère descente, pile poil sur la frontière.
Je vais descendre un peu prendre de
l’eau à la source du ruisseau des Ayres, un panonceau indique qu’elle est
potable, pourtant, elle est imbuvable…Une eau ferrugineuse au possible, au gout
de rouille…immonde. J’attendrais Artigues pour faire le plein de la gourde.
J’atteins la cabane de Saunères et
c’est le moment des rencontres. Il y a foule qui monte, et je vais en croiser
du monde jusqu'à ce que j’atteigne Artigues. Je vais même guider des promeneurs
partis avec une « carte » du syndicat d’initiative et déjà perdu.
J’aurais
bien coupé à un moment donné à travers les prés, mais des pancartes indiquent
que des vipères foisonnent par ici et ce n’est pas recommandé de passer à
travers champs ; alors je vais suivre la piste carrossable jusqu’au
village. Pas le moment de finir aux Urgences…
Ensuite, je vais suivre la route, La
D46 jusqu'à Sode… c’est que depuis la
grosse descente d’hier à Melles, j’ai encore les harpions sensibles…et je
voudrais bien les préserver encore un peu. Je vais donc récupérer le GR10 à Sode
et le suivre ensuite, malgré sa pente prononcée, jusqu'à Juzet de Luchon. Je
crois que j’ai bien fait d’opter pour la route a la sortie d’Artigues… Les
orteils me font souffrir, et ce n’est pas sans impatience que j’arrive enfin
sur du plat le long de la Pique. L’agglomération est toute proche. Je longe
l’aérodrome et j’entre en ville.
Direction le centre ville. Je vais
acheter un sandwich et alors que je mange à l’ombre du porche de l’église,
passe devant moi le randonneur avec qui j’avais gravi le mont Ner deux jours
auparavant : il m’a finalement rattrapé. Une fois rassasié, je file à la gare. Il est
tout juste 13h30 et je serais le dernier client de la matinée. La gare ferme
jusqu'à 16H. Ouf !
Voilà, mon périple est terminé. J’ai
réussi à avoir mes billets de bus et de train pour rentrer à la maison. J’y
serais ce soir à 20h10.
Etrange cette fin de périple :
Je ressens surtout un soulagement et une certaine joie de rentrer. C’est que depuis le jour précédent je marche à
l’adrénaline, et j’ai l’impression d’être une pile électrique pour cette
arrivée. Il est vrai aussi que le temps
tourne à l’orage et que de Superbagnères ça descend bien chargé sur la
vallée : ça ne va pas tarder à tomber. Il est temps de quitter les
montagnes…
Voilà, le contrat est rempli, je suis arrivé, je l’ai fait, dans presque toute
mon intégrité. Pas de gros bobo, aucun problèmes de matos, suis assez fier de
moi finalement.