jeudi 19 septembre 2013

De B... à B... ou de Banyuls sur mer à Bagnères de Luchon : Jour 18

Jour 18 :  De la Cabane des Courraux à Bagnères de Luchon

Le Lundi 12 Aout 2013.

C’est ma dernière journée. J’ai estimé à 17/18 Km la distance qui me sépare de Luchon, et je pense arriver en début d’après-midi, pas trop tard pour pouvoir prendre les transports et rentrer aussitôt vers Port La Nouvelle. Si jamais je devais manquer ce créneau, j’irais au camping…

Dernier lever matinal. Je range, je sèche la toile de la tente, je plie, je déjeune et me voilà parti. En passant devant la cabane, on se salue d’un grand signe de main avec le berger qui termine de déjeuner dehors. Direction le col d’Esclot-d’Aou. Dernière montée de ce périple : 600 m de D+.

La succession de montée et de longs plats me permet de ne pas trop perdre de temps en récupération, c’est que j’ai toujours pas le rythme du petit train ariégeois et que le palpitant finit pas s’emballer, même de bon matin. Le berger me suit et lui par contre va finir par me rattraper. On va discuter un peu puis il va rejoindre son troupeau de vaches, installé sous le pic d’Estagnous et je vais poursuivre de l’autre côté.
J’atteins finalement le col, et là, je vais un peu hésiter, n’ayant pas trouvé les étangs de saint Béat au passage et donc je vais partir à droite vers le pic de Burat. Alors demi-tour sur la crête et direction le pic de la Hage.
 Ça redescend un peu avant de remonter sur le Pic de Bacanère : 2193 m. Ultime sommet de la journée. Depuis le matin, c’est que de la prairie, mais en plus a parti du pic, c’est que du chemin de crête en légère descente, pile poil sur la frontière.

Je vais descendre un peu prendre de l’eau à la source du ruisseau des Ayres, un panonceau indique qu’elle est potable, pourtant, elle est imbuvable…Une eau ferrugineuse au possible, au gout de rouille…immonde. J’attendrais Artigues pour faire le plein de la gourde.

J’atteins la cabane de Saunères et c’est le moment des rencontres. Il y a foule qui monte, et je vais en croiser du monde jusqu'à ce que j’atteigne Artigues. Je vais même guider des promeneurs partis avec une « carte » du syndicat d’initiative et déjà perdu. 
J’aurais bien coupé à un moment donné à travers les prés, mais des pancartes indiquent que des vipères foisonnent par ici et ce n’est pas recommandé de passer à travers champs ; alors je vais suivre la piste carrossable jusqu’au village. Pas le moment de finir aux Urgences…



Ensuite, je vais suivre la route, La D46  jusqu'à Sode… c’est que depuis la grosse descente d’hier à Melles, j’ai encore les harpions sensibles…et je voudrais bien les préserver encore un peu. Je vais donc récupérer le GR10 à Sode et le suivre ensuite, malgré sa pente prononcée, jusqu'à Juzet de Luchon. Je crois que j’ai bien fait d’opter pour la route a la sortie d’Artigues… Les orteils me font souffrir, et ce n’est pas sans impatience que j’arrive enfin sur du plat le long de la Pique. L’agglomération est toute proche. Je longe l’aérodrome et j’entre en ville.

Direction le centre ville. Je vais acheter un sandwich et alors que je mange à l’ombre du porche de l’église, passe devant moi le randonneur avec qui j’avais gravi le mont Ner deux jours auparavant : il m’a finalement rattrapé.  Une fois rassasié, je file à la gare. Il est tout juste 13h30 et je serais le dernier client de la matinée. La gare ferme jusqu'à 16H. Ouf !

Voilà, mon périple est terminé. J’ai réussi à avoir mes billets de bus et de train pour rentrer à la maison. J’y serais ce soir à 20h10.

Etrange cette fin de périple : Je ressens surtout un soulagement et une certaine joie de rentrer. C’est  que depuis le jour précédent je marche à l’adrénaline, et j’ai l’impression d’être une pile électrique pour cette arrivée.  Il est vrai aussi que le temps tourne à l’orage et que de Superbagnères ça descend bien chargé sur la vallée : ça ne va pas tarder à tomber. Il est temps de quitter les montagnes…

Voilà,  le contrat est rempli, je  suis arrivé, je l’ai fait, dans presque toute mon intégrité. Pas de gros bobo, aucun problèmes de matos, suis assez fier de moi finalement. 

De B... à B... ou de Banyuls sur mer à Bagnères de Luchon : Jour 17

Jour 17 :  De l’étang de Chichoué à la Cabane des Courraux.

Le Dimanche 11 Aout 2013.

Départ de bonne heure du bord du lac.
 Le soleil rosit les parois des sommets alentours, et enfin un matin sans nuages. Je rejoins le GR10 et aborde la montée des 300 m qui me séparent du col du Bentaillou. 
Descente ensuite sur la serre D’Araing vers l’étang du même nom. Je vais croiser bien du monde dans cette descente et même une nana qui montait en tong, il faut dire que c’est dimanche et qu’il y a un refuge CAF a côté de l’étang, le refuge Jacques Husson.



Je passe devant le haut barrage du lac, puis remonte vers le refuge, et continu vers le col d’Auéran. Il y a aussi du monde qui remonte vers là et aussi des randonneurs qui arrivent du col, dont un qui va m’apostropher s’inquiétant d’avoir des douleurs derrière le genou et à la rotule. Je lui conseille de trouver des bâtons qui devraient le soulager puis continue mon chemin.

C’est la descente… D’abord tranquille en direction du plateau d’altitude de Canau Grande et de son altisurface, puis à partir de la cabane d’Uls, ça se corse : Une série de lacets bien pierreux et bien raide, du sous bois bien pentus, puis de longs sentiers de sous-bois passé la cascade d’Auede.



Je vais faire ma pause déjeuné juste à côté de la fontaine de la Fontique où je vais laver mon linge que je vais faire sécher sur l’herbe. Je vais rester à l’ombre d’un pommier et laisser passer le pic de chaleur avant de continuer.




Peu après, j’atteins la route goudronnée qui descend sur Melles. Du village le GR10  continue par la route et ne redescend plus au niveau du ruisseau. C’est dons assez vite que j’arrive sur la vallée de la Garonne à niveau du poste des douanes. Je prends ensuite le petit sentier qui passe derrière Fos et atteint le village haut. 

Reste à descendre vers le bord de Garonne, de passer dans la petite ruelle encore marquée par la furie du fleuve en début d’été, puis de traverser la vallée jusqu’au canal.

J’ai fini de descendre, et c’est tant mieux. Je m’octroie une pause à l’ombre avant de me lancer dans la montée le long du ruisseau de la Batch.

Je repars et longe un moment le canal avant de m’engager dans le sous-bois. Au torrent, je rencontre un groupe venu faire de canyoning. Eux s’apprêtent à descendre et bibi remonte.
La vache ! ça monte direct, pas de lacets, en ligne droite… Je quitte enfin le ruisseau pour atteindre la première cabane. Ensuite le sentier rejoint la piste forestière puis continue de monter jusqu'à la seconde cabane d’Artigue. Là le sentier est dévasté par la furie de ruisseau lors de l’épisode pluvieux à la fin du printemps. La prairie qui entoure la cabane est à l’ombre déjà et elle est ocupée par deux randonneurs s’étant déjà bien installés et étalés. Je décide malgré l’heure tardive de monter jusqu'à la cabane suivante ou persiste encore un rayon de soleil et ainsi de m’avancer au maximum pour cette journée.  Je profite aussi de faire une bonne récolte de fraises des bois, (il y avait longtemps) puis je continue vers la cabane des Courraux et trouve à installer la tente juste en contrebas sur une plat herbeux.
Ce soir, pates sauce aux champignons : il ne me reste plus grand-chose à manger à présent, juste un sachet de lyophilisé. Demain je devrais arriver dans l’après midi sur Luchon. Ça sent la fin. 

mercredi 18 septembre 2013

De B... à B... ou de Banyuls sur mer à Bagnères de Luchon : Jour 16

Jour 16 :  De la cabane de Trinqué à l’étang de Chichoué

Le Samedi 10 Aout 2013.

Départ de bonne heure ce matin, puisque je n’ai pas à plier la tente, 7 heure, et c’est la première fois que je pars aussi tôt.


J’ouvre la porte sur une mer de nuages et un magnifique lever de soleil qui rosit les montagnes. 
C’est le départ donc. Rien de difficile sur ce sentier qui suit la courbe de niveau de la montagne du Trapech, sauf que la multitude des sentes va encore m’induire en erreur. Demi-tour et plus de vigilance à surveiller les marquages ensuite. 
A la cabane du clos du Lac, il y a foule, et c’est normal, puisque je viens de retrouver le GR10.




Dans la descente je me retrouve automatiquement dans les nuages, puisque j’étais dessus au réveil ;  On va donc discuter du temps avec les occupants de la cabane qui prennent leur petit déjeuner, mais ceux-ci envisagent d’abandonner leur randonnée, trouvant qu’il y a trop de dénivelé en Ariège.

Sur ce, je vais continuer ma descente. A partir de la cabane de Besset, 800 m de D- et ça descend dur, mais une descente bien faite, avec des lacets bien calculés et pas trop de cailloux.
J’arrive donc en vallée d’Orle, mais il faut remonter vers le col d’Arech, 800 m en D+. Le début de la montée est sérieux, puis un plat dans un sous-bois sur le versant au dessus du ruisseau de l’Arech permet de me retaper avant de me lancer sur une longue série de lacets bien faits dans les fougères sur la bosse que forme la colline.

Finalement cette dernière montée est peu fatigante  même si mon genoux commence à me faire mal une fois arrivé sur  la piste qui mène a la cabane de l’Arech. Il semble qu’il y ait la bergère à la cabane, et je vais faire ma pause repas un peu au dessus au soleil, car le soleil est bien revenu.

Courte pause, puis je repars en direction du col à encore 100 m de dénivelé. Une formalité ! Je suis suivi… un randonneur qui semble faire le même sentier que moi. Il marche plus vite que moi et me rattrape. Après le sommet, sur la crête de Mont-Ner, je vais le laisser passer devant, tandis que je tente de trouver sur le sommet dégagé un signal à mon téléphone, c’est que je n’ai pas de réseau depuis 3 jours…

Rien, toujours pas de réseau ! Alors j’amorce la descente. Mon poursuivant qui est devant maintenant, s’est arrêté à son tour pour casser la graine ( au sens propre ) et je lui repasse devant, mais c’est aussi là que nos chemins vont se séparer : Je quitte à nouveau le GR10 pour suivre le sentier qui passe par la Serre de Chiche et monte jusqu’au barrage d’Urets. Le sentier suit la courbe de niveau entre 1900 et 2000 m et traverse une végétation de myrtille et de rhodo. Le chemin n’est pas des plus fréquenté, il est étroit et la végétation à tendance à le récupérer. J’approche d’un couple à l’étrange équipage. De loin je me demande e qu’ils font, se déchargeant du sac. J’imagine qu’ils font une récolte…en fait il s’agit d’un pisteur qui entretien le sentier. Il coupe les branches envahissantes d’un sorbier, et passé la surprise de me voir sur ce sentier, engage la conversation sur mon périple. Nous allons discuter un bon moment, puis sur un dernier conseil, je vais continuer ma route.

Route qui me permet d’arriver sans encombre a la cabane du Barrage d’Urets, en fait, un petite retenue a l’étang insignifiant, mais la combe d’Urets est magnifique et ne fait pas regretter d’avoir choisi ce parcours.  
Je dois à présent suivre le sentier aménagé par l’EDF pour accéder au réseau semi enterré.  Le pisteur m’a averti du risque de trouver un névé mal foutu dans la cascade du Tartereau juste à côté du barrage d’Ardaing. A la cabane le berger n’en a pas entendu parler et je décide quand même d’y aller.

 Le sentier EDF est parfois très vertigineux, surtout après le refuge du Past. Quelques lignes de vies, installées le long de la paroi permettent de se sécuriser. Il va en être autrement à la cascade. Point de cascade, enfin juste un filet d’eau qui passe sous les névés. Le sentier traverse le lit vertical du ruisseau, sauf que deux névés en condamnent l’accès. Enfin presque…Ils sont appuyés l’un contre l’autre au niveau du passage bétonné. Pas des névés de fillettes, des névés de 20 m de long sur 5 de large et autant d’epaisseur…300 tonnes de glace chacun…
A moins de passer sous le névé inferieur en rampant…, mais je vais pas m’y risquer ; je peux en partie passer devant le névé supérieur, remonter ( escalader )le bloc rocheux sur lequel il est appuyé et une fois en haut descendre et passer le névé inferieur.
De toute façon, j’ai pas beaucoup de solutions sauf de faire demi-tour jusqu'à la cabane d’Urets et de descendre ensuite jusqu’au Lez puis de remonter par le refuge de Sans.
Je range les bâtons sur le sac, puis m’attaque à ce franchissement. Je passe devant le névé supérieur sans réelle difficulté, mais je dois monter sur une aiguille rocheuse d’une petite dizaine de mètre de hauteur. De loin, ça semblait jouable, mais la roche est pourrie :  L’eau descend le long de l’aiguille et mouille en plus mes prises. Je redouble de vigilance, pas question de me manquer. Je vais suivre ensuite une voie moins rocheuse où la vegetation a pris place, et je vais pouvoir trouver une descente. Une descente moins risquée que la montée, mais à laquelle je fais aussi très attention. L’eau coule encore sur ce versant de l’aiguille et avec le sac dans le dos, pas facile de descendre.

Je vais atteindre le sentier, entier, un peu mouillé quand même d’avoir plaqué la roche par moment. C’est passé, avec un gros risque quand même…Surtout sans équipement. Glisser d’une dizaine de mètres sur des rochers tranchants comme des couteaux, ça doit pas vraiment laisser intact.

Les jambes flageolent en peu, mais je continue. Impossible de m’installer par là. Le sentier qui continue est balisé, cette fois. La végétation qui le borde est étonnante, magnifiquement fleurie, presque luxuriante. 
Les aplombs sont encore impressionnants et je vais devoir une nouvelle fois passer un névé installé dans une gorge. Mais celui-ci est beaucoup plus praticable et ne me posera pas vraiment de problèmes. Le chemin est moins plan qu’en première partie  et remonte en partie des massifs rocailleux. J’arrive enfin au terme de périple et cherche à m’installer.

 Le GR10 n’est pas si loin, mais je vais aller m’installer sur le bord de l’étang de Chichoué. Le soleil est timide par ici ce soir, et les nuages refont leurs retours amenant un petit vent frais va devenir glacial lorsque le soleil sera passé derrière les sommets. Je vais y arriver en même temps que deux pécheurs. Nous planterons nos tentes de concert, mais alors que je vais me calfeutrer dans ma tente pour faire un brin de toilette et préparer le diner, eux vont déplier les gaules et pêcher jusqu'à la nuit tombée.

Ce soir purée, puis dodo.

mardi 17 septembre 2013

De B... à B... ou de Banyuls sur mer à Bagnères de Luchon : Jour 15

Jour 15 :  Du Clot de l’Eau à la cabane de Trinqué


Le vendredi 09 Août 2013.

Troisième semaine de randonnée…Départ ou pas départ ??? Il ne pleut plus depuis la nuit, mais la brume est encore là, épaisse au lever du jour. La toile intérieure est trempée de condensation et commence à mouiller la chambre.
Je retarde mon lever d’une heure… Dernière concession au temps maussade. Si ça persiste : GR10, si ça se dégage : GRT car je doute qu’il n’y ait plus un nuage qui me permette de monter par Peyre Blanc.

C’est l’heure ! je déjeune, je plie lentement et je me décide : Les nuages montent encore, enveloppant de brume les sommets, pourtant côté espagnol, le soleil daigne apparaitre et dissipe les nuages. 
Alors c’est le GRT et direction le Port d’Aula. Alors que je monte, ça se lève vraiment, et le soleil s’impose enfin. J’arrive à l’étang de Prat Matau et le Pas d’Aula n’est pas très loin.
 Il fait beau côté espagnol, pas un nuage, alors que côté français ils montent épisodiquement épais. 
J’ai fait le bon choix. Au Port d'Aula, je quitte pourtant le balisage Rouge blanc qui semble descendre assez bas, pour suivre un balisage au point de peinture orange et d’un V comme Valier. Comme je le prévoyais le sentier semble suivre la courbe de niveau juste en dessous des Cuns d’Aula. 
Ça va se compliquer ensuite car j’ai du manquer le sentier en prenant une sente de bétail. Il y a des chevaux dans le coin et beaucoup de sentes parallèles à des niveaux différents. Pas bien grave, sauf  qu’il ne faut pas que je me plante, c’est du raide  par ici et si je glisse, j’en prends pour une bonne descente sur le cul…
 Mais que c’est beau, et qu’est ce qu’il fait beau de ce côté. En plus, pour la première fois je vais pouvoir observer des marmottes. 
Côté français, je n’ai pas pu en observer une. Un cri, un mouvement puis plus rien. Là, deux marmottes vont vaquer à leur occupation et ne pas trop faire attention à moi. Je vais pouvoir les approcher un peu… je vais également voir un petit troupeau d’Izards.

Pas évident quand même ce sentier, et je préfère monter doucement, atteindre le col de la Tindarelle et remonter ensuite vers le pic de la Pale de la Clauere puis gagner le col. 
Quelques hésitations, de longues observations lors des passages délicats ne m’ont pas permis d’avancer bien vite. Mais bon… vaux mieux être prudent sur ce type de terrain.

La descente  vers le lac long se fait ensuite sur un long névé installé dans le fond du vallon. Je vais le prendre en grande partie, mesurant chaque pas et bien aidé de mes bâtons je vais arriver à son terme.  
Pas question de le descendre sur les fesses, rien ne m’arrêterai jusqu’au lac encore en partie gelé. Une fois à l’intersection je faire ma pause déjeuné. La brume remonte encore intensément et couvre le mont Valier. Voilà qui règle mon envie de monter jusqu’au sommet. Inutile de m’engager vers le sommet si je dois l’atteindre dans la brume.

Le lac long s’étend devant moi, étonnamment bleuté, chargé de glaces, des icebergs en miniatures, et cette couleur irréelle de la glace dans l’eau...

 Plus bas, entre deux vagues de brumes, le lac rond se dévoile, presque par pudeur, masquant sa couleur tout aussi magique. J’attends que le soleil l’éclaire pour le prendre en photo et je repars. 



Le sentier longe le lac, parfois sur une mince corniche et un câble de sécurité à été installé sur la paroi pour se tenir, mais la neige ou la glace à partiellement arraché les ancrages dans la roche et le câble pend. 
Je redouble de vigilance et arrive enfin à son extremité. Je dois remonter vers le Port de Barlonguère.

Le vallon est ici aussi partiellement couvert de névé,  mais je vais pouvoir les longer sans difficultés dans les éboulis. 
( J'ai retrouvé le GR !!! )
Peu avant le port, une nuée d’une trentaine de vautours en pleine curée, fait dévaler la dépouille d’une brebis le long du versant. 


Celle-ci va s’immobiliser sur le sentier et les rapaces grouillants vont se disputer le bout de gras, là,  juste sous mes yeux. Je vais tenter de les prendre en photos, mais mon approche va finalement les déranger et ils vont sauter et s’installer plus haut sur le versant puis prendre leurs élans et s’envoler les uns après les autres ; Ils vont tournoyer longuement puis s’éloigner. Je vais passer la dépouille, et attendre plus haut. Ils vont finir par revenir et reprendre leur curée. Je vais de nouveau tenter de les approcher mais ils vont partir avant que je puisse les approcher de trop près. Alors je vais continuer et passer le pas de Barlonguère.

Dernier regard sur l’extraordinaire endroit ; le Valier est dégagé de tout nuage, un pied de nez maintenant que je m’en suis éloigné.


Je redescends maintenant, suivant le ruisseau de Barlonguère dans une vallée plus verdoyante. Curieusement alors que la brume s’était dégagée du Valier, elle refait son apparition dans la descente. 
Je descends jusqu’au torrent, le traverse puis remonte vers la cabane de Trinqué. C’est une toute petite bâtisse, proprette. Il n’y a personne et je décide de m’y installer pour la nuit.

Je profite d’un court rayon de soleil pour faire sécher la toile de ma tente, puis je vais aller chercher de l’eau à la source et préparer le diner.

Soirée écriture au coin d’un petit feu…Mais la cheminée cassée va laisser la fumée envahir la pièce. C’est pas une bonne idée…Extinction du feu et dodo…