Jour 6 : Jeudi 28 Avril
Jour 6 ou Jeudi Noir de 2011…
Pourtant ce n’était pas bien compliqué sur la carte ! Mais il y avait ce
jour là comme un air de médiocrité. Est-ce que le chemin ne passait pas
vraiment comme il était sur la carte, ou est-ce que je ne savais pas prendre le
bon avec tous ceux que je découvrais au fur et à mesure de mon avancée ?
Pourtant, je me trompais bel et bien et dut faire demi tour pour être sûr de
partir du bon repère, une petite cabane forestière en ruine.
Inutile dans ce cas de tergiverser : la solution,
l’orientation. Il me fallait aller vers l’Est, et je partais plein Ouest.
Plein
Est, c’est le ruisseau qui y passait mais pas de chemin. Sur ma carte, ce
n’était pas bien clair. Je me décidais de descendre vers le ruisseau, et de
suivre l’orientation que le soleil du matin me donnait naturellement, mais
point de chemin.
C’est la première fois que je décidais de marcher sans autre
repère qu’une vague orientation. Je savais que quelque kilomètres plus loin, une route importante croiserait mon
chemin, alors l’histoire d’une petite heure…
Le long du ruisseau, une sorte de petit chemin semblait le
suivre, mais il me fallait souvent me réajuster afin de ne pas quitter cette
direction. Seul ce ruisseau semblait aller là où je voulais et finalement m’y
amena. J’entendis des camions puis les véhicules ce qui me confirma la présence
de la route. J’arrivais finalement au
passage inferieur par lequel j’avais prévus de traverser cette route. Le
cheminement n’avais pas été simple, mais j’arrivais pile poil à l’endroit que
j’avais prévu, mais surement avec un peu de retard par rapport au temps que
j’avais initialement prévus.
En face se trouvrait l’Azienda typique, que je devais
traverser pour atteindre la rivière que j’avais prévu de passer à gué avant de
prendre un chemin de sous bois à flanc de colline. Fors du raté du matin, je décidais
qu’il valait mieux longer la rivière que de m’enfoncer une nouvelle fois dans
le sous bois.
Mais si, au départ, un chemin longeait la rivière Merse ( Il
fiume Merse), rapidement il finissait par disparaitre dans la végétation et
devenir inexistant. Pire une coupe de bois et un passage de la rivière dans un
petit défilé, m’obligeait à changer de cap, et à monter dans la coupe envahie
de branchages et de ronces. Il me fallut rapidement retrouver la rivière au
lieu de l’éviter, et la traverser afin de trouver des rives plus praticables.
Je traversais à gué la rivière, puis me rechaussais et, bonheur, trouvais un
sentier qui longeait la rivière et finalement apercevais un pont.
Retour à la civilisation ! Un panneau
juste après le pont indiquait la présence de Murlo ! Déjà ! J’étais
assez désorienté, Car Murlo devait se trouver bien plus au nord, mais cette
route me permettait d’atteindre le village de Montepescini et de là continuer
plus sereinement ma route.
Je jetais un œil sur ma carte qui devrait me le
confirmer…ma carte ! J’avais perdu ma carte ! J’avais perdu le groupe
de copies du jour que je gardais dans une pochette plastifiée. En plus je me
trouvais dans une zone non couverte par la carte Kompass . Plus rien !
Sauf, encore une fois l’orientation générale par laquelle je devais atteindre
le bas inferieur gauche de la carte Kompass, sur laquelle apparaissait une
ligne de chemin de fer ainsi qu’une autre rivière, il fiume Ambrone.
Je marchais donc sur la route direction Murlo.
J’atteignis le village de Montepescini situé au
sommet d’une colline. C’était calme et à
la sortie du village, une carte de la région, reprenant tous les sentiers
touristiques était installée sous un abri : Chouette ! J’étais
rassuré. Tant bien que mal, j’essayais de mémoriser le sentier que je devais prendre,
puis par sécurité le photographia, et me lançais.
Je me trouvais dans le domaine de Casabianca, immense
domaine où les fermes alentours faisaient partie d’un complexe hôtelier et de
location de propriétés. C’est au calme du domaine, sur un banc, que je prenais
mon repas et reprenais des forces après cette matinée éprouvante. Mais marcher
de mémoire n’est pas bien prudent et je constatais amèrement que je tournais en rond, puisque après une
boucle de plus de 2 Km, je me retrouvais
au même endroit ! Le domaine était immense, et je n’avais plus guère de
notion quant au chemin que je devais prendre. Je savais une nouvelle fois que
je devais aller plein Est, et que la rivière au fond, Il fiume Ambrone y coulait
de l’Est vers l’Ouest.
Me voilà fixé ! Je filais vers la rivière, et comme au
matin, j’en suivais les rives avec plus ou moins de facilité. Elle aussi allait
se trouver enserrée dans un défilé. Un pont l’enjambeait, bien plus haut, et je
dus escalader le talus de la pile pour
l’emprunter. Au même moment un train passa à flanc de la colline opposée se
dirigeant plein Est.
Je terminais d’escalader la pile du pont, empruntais le
tablier du pont devenu inutile et qui ne mènait nulle part. De l’autre coté,
pus rien, sauf la ligne de chemin de fer et une petite cabane qui devait peut
être servir autrefois de gare ou de halte.
Je longeais alors la voie en marchant sur les plaques du
caniveau latéral à la voie, espérant qu’aucun train ne m’oblige à plonger dans
la végétation dense et épineuse qui bordait la voie. Mais ainsi j’avançais et
rapidement quittais enfin le défilé et la vallée enserrée. Je préférais finalement quitter la voie pour
suivre une route et rejoindre la gare de
Murlo ou j’espérais trouver de l’eau. Mais une fois à la gare point d’eau.
Je quittais la gare, rejoignis le bord de la rivière et la traversais
à gué afin de me diriger vers Castiglione del bosco et apercevoir au loin
Montalcino. Je quittais enfin cette zone sauvage et boisée, où l’orientation
est bien plus sûre que les sentiers, souvent trompeurs quand ils ne sont pas
inexistants. Je me trouvais à présent dans une région agricole, et je m’approchais
d’une ferme avec l’intention de demander
de l’eau. Justement, il y avait des gens qui se trouvaient sur le bord du
chemin assis tout prêt d’un tuyau d’arrosage. En fait il s’agissait d’une
famille d’Hindou en costumes traditionnels et turban, ne comprenant pas un mot
de mon italien, c’est leur petite fille qui me comprit et me donnait de l’eau.
Me voila reparti. J’arrivais au domaine que constituait
Castiglione del bosco. Une grande partie de la propriété venait d’être
transformée récemment en terrain de golf. La route qui montait à la propriété
et que je devais prendre était en cours de réfection, en concassé et roulage au
rouleau compresseur après arrosage. C’était
surprenant, car en France, on aurait
surement bitumé cette route plutôt que de la laisser en stabilisé. Je quittais
l’immense domaine et rejoignis la colline un peu plus loin. Finalement je
m‘installais prés d’une ferme à l’abandon à la toiture effondrée ; je
plantais ma tente dans l’herbe haute, face à Montalcino que je devrais
atteindre rapidement le lendemain, me permettant d’y faire quelques course.
Après cette journée éprouvante, je pouvais souffler. Il
était assez tard, et me reposais tout en regardant le coucher de soleil. Je
dinais , préparais mes affaires et mes cartes pour le lendemain puis
m’allongeais.