Jour 5 : Du Col des Pichadous à la Jassa del Chaï ( Alémany)
Le Mardi 30 juillet 2013.
Il fait beau, pas un nuage alors que
je me lève, mais ça ne va pas durer : d’Espagne de gros nuages montent en
envahissent de brume les sommets. J’ai bien dormi et un peu récupéré de mes
premières nuits. Je vais me hâter de plier, n’ayant pas l’intention de partir
dans la purée de pois. Je vais plier mouillé et la tente doit bien peser trois kilos
dans le sac.
J’ai bien fait attention de ne pas inonder les autres affaires
dans mon sac en la mettant dans un sac plastique et c’est le départ. Il me faut trouver un point d’eau dès ce
matin. Juste en contre-bas une source alimente une baignoire abreuvoir et je
vais faire le plein de ma gourde, j’aurais même pu prendre mon bain hier soir,
si la température n’avait pas été si basse déjà.
Direction le Costabonne et les
premiers 2000. Je marche sur une large piste carrossable ( le Cami de la
retirada) et dans le sous-bois où je
vais faire une pause « toilette » mais aussi une bonne récolte de fraises
des bois pour mon petit-déjeuner. Au coll des Basses de Fabert, je coupe dans
les pâturages au paissent des vaches. ( En face le Canigou omniprésent ) Première rencontre avec les mouches, des
nuées d’insectes qui me tournent autour et me font prendre pour un bovin.
Je
louvoie de chaque coté de la frontière, plutôt côté espagnol et commence à
monter lentement mais régulièrement. Vers 11h Le soleil à l’air de s’imposer et
je vais en profiter pour déballer et faire sécher ma tente avant d’attaquer les
plus grosses montées. Cette fois l’ascension devient plus forte et mon épouse va
m’appeler et me permettre de souffler un peu.
Le sommet du Costabonne est pris
dans les nuages, et je décide de couper un peu plus bas en suivant la courbe de
niveau vers 2200 m jusqu'à rejoindre le coll de Pal à 2347m. Inutile de monter jusqu'à
2465m si je ne dois rien voir depuis le sommet. Le chemin à tendance à se
perdre dans les sentes qu’a tracé le bétail dans la végétation basse, mais
globalement j’arrive assez facilement a la borne frontière et je vais même faire
le plein de ma gourde à une source jaillissant de la roche, pure, cristalline
et délicieusement glacée.
Je descends ensuite à peine jusqu'à
la source du Tech (on dit TEK et pas Tesch...) ou je vais m’installer pour faire ma pause déjeuné, me
forçant à manger, et certainement pas encore remis de mon désordre gastrique.
Départ après la pause médiane vers
la Porteille de Rotja. Sur le névé à ma gauche, le premier que j’approche de
cette rando, un énorme troupeau d’Izards joue sur la neige. Je passe le coll et
laisse la cabane de tôle.
De l’autre coté le sentier est rocailleux sur le flanc
abrupt mais arrive sur une large plaine d’altitude, le pla de campmagre,
puis
le pla de coma Armada, qui m’amène jusqu'à la station de ski de Vallter 2000.
Je quitte la HRP sur laquelle je me trouve et dois monter encore un peu à la
Porteille de Mantet, puis descendre avec milles précautions dans l’éboulis bien
raide.
Ensuite la pente va se calmer et je vais pouvoir chercher un coin
tranquille où m’installer non loin des sources et du torrent qui renait des
roches. Je ne vais pas être très plan
pour m’installer, pourtant j’y serais assez bien. Toilette au torrent et lavage
du linge que je mets à sécher sur les branches des pins et sur les rhodos qui
m’entourent.
Pour une fois, j’ai monté la tente
sans la chambre et je me suis installé directement sur le tapis de sol (
couverture de survie) J’ai du caler le matelas, et trouvé quand même le
sommeil… Ce soir dîner de spaghettis sauce tomate et viande des grisons, voilà qui fait du
bien.