mercredi 19 août 2015

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 1

Mardi 28 Juillet 2015 / De Luchon-Superbagnères au lac de Portillon

C’est le départ ! Réveillé 5 h, un brin de toilette, je m’habille, je vérifie ne rien avoir oublié dans la chambre de l’hôtel de Lourdes, et je descends les deux étages qui me séparent du rez-de-chaussée…
En bas, la patronne est devant son PC… « Bonjour, Bien dormi ? Oui merci… » En fait non, je n’ai pas très bien dormi, la porte fenêtre de la chambre est d’un autre temps, un temps ou l’isolation au bruit n’était pas une priorité, bref, j’ai entendu chaque véhicules passer aussi bien que si j’avais été au bord de la route !
Pour l’heure, petit déjeuné ! Sur la table marquée de mon numéro de chambre, (faudrait pas se tromper !!! surtout que je suis seul à cette  heure : 6h en fait) se trouve une grande tasse, un quart de baguette, un croissant, des confitures en dosettes et du beurre… Elle m’apporte du café, que je prends noir, je vais en avoir besoin…j’avale comme si j’avais faim, le pain coupé en deux et couvert de confiture puis le croissant… C’est que je ne veux surtout pas louper mon train ! La dame me repropose du café, mais je décline… 6 heure et quart… je me lève, j’enfile mon sac à dos, je la remercie, on se dit au revoir et je file vers la gare juste en face.

Des cars ont déversés des jeunes qui ont terminé la première période de colonie…Les groupes de dirigent vers les quais respectifs, moi aussi, le quai tout au fond en plus : direction Toulouse.
Le train arrive avec quelques minutes de retard, je m’installe dans le couloir d’un wagon aménagé en petits salons… On va pas se battre ! Hormis la dizaine de jeunes installés en bout du wagon, on doit être trois… 6h30… je regarde l’altimètre qui me sert aussi de montre, et l’écran est blanc, m’annonçant que les piles sont HS… Mince ! Je n’avais pas un instant imaginé remplacer les piles…Il faut que je m’en occupe à Luchon, en prime j’ai aucun outil me permettant de l’ouvrir, ni même de savoir quel type de pile bouton l’équipe… Avec la chance que j’ai, s’il le faut ça va être une pile introuvable… J’ai déjà la conviction de devoir faire sans altimètre !

Les gares défilent : Tarbes, Tournay, Capvern, Lannemezan… et enfin, Montréjeau… Je descends du train, direction la cour de la gare, et le car est là ! Je vais attendre 5 minutes que le chauffeur arrive… le voilà ( enfin)  et nous montons « Vous pouvez prendre le sac avec vous, y a personne d’autre que vous… ! ) Finalement nous ne seront pas seul, un collègue à lui va monter plus loin, puis d’autre personnes peu avant Luchon… Enfin pas la peine non plus de déplacer un car de 40 places pour 5 pékins !

Bon, en fait, j'ai laissé hier ma voiture sur le parking de Gavarnie afin d'avoir le véhicule sur place pour rentrer et ramener Pascale sans compter sur un hypothetique stop pour regagner Lourdes. J'ai préféré prendre un peu de temps à effectuer ce transfert et faire un peu de tourisme calmement. Et du coup, j'ai dormi à Lourdes pour prendre le premier train pour Montréjeau. 
J'en ai également profité pour déposer les repas des six derniers jours un peu en dessus de Sanit Lary Soulan, à Ens.

Me voici donc à Luchon, sur la cour de la gare. Direction le centre ville ! je dois prendre du pain, de l’eau, et si possible trouver une pile pour l’altimètre. J’évite la première boulangerie ; trop grosse la boule, j’opte pour la seconde, un joli pain de campagne de 400g, la vendeuse me garantie un fraîcheur à 5 jours : nickel. J’en ai trop pour les trois qui me séparent de Saint-lary-Soulan, mais tant pis. Je range le pain, juste en face d’un tabac-souvenirs et je me dis que c’est bien possible qu’il y ait des piles boutons… A tout hasard, je vais demander. Le monsieur me prête un tournevis, je lui donne la référence des deux piles : et super il les a ! Je change les piles, je referme l’altimètre, je paye et direction les thermes ! Je dois bien y trouver de l’eau de source !
Petit tour devant les thermes… et même dans le hall des anciens thermes… pas d’eau ! pas le moindre robinet ! Il me semble qu’il y a de l’eau en ville, mais je ne sais plus où ? Je redescends et me dirige ensuite ver le télécabine. Ouverture 9h30… Je passe aux sanitaires sous le bâtiment du télécabine et j’en profite pour faire le plein de ma gourde.  Encore 20 minutes d’attente ! Je redescends sur les boulevards et vais prendre un grand café noir…

Au départ, je voulais refaire les étapes que j’avais fais l’an dernier pour en refaire les photos… Mais ça ne peut pas être pareil… La chaleur s’est installée depuis pas mal de jours dans les Pyrénées…et puis je n’aurais jamais les mêmes conditions à chaque instant de ce parcours… Alors mon ambition à changé, dans la mesure du possible, je prendrais les photos des endroits où je suis déjà passé, et sinon, j’ai concocté un tracé particulier, différent…  Pour l’instant c’est couvert sur Luchon, on ne voit pas Superbagnères pris dans les nuages… Ensuite, je n’ai pas envie de me ruiner dès la première montée, mine de rien, la montée sur Superbagnères par la crémaillère, où même par le GR10 est plutôt épuisante… avec peu d’intérêt, puisque en grand partie dans les bois…
Je termine mon grand café, et direction le pied du télécabine ! ça tourne ! Il y a un peu de monde et je prends le billet, puis direction le pas d’embarquement… Je me glisse dans un œuf, la porte se referme et c’est parti ! Luchon s’étale à mes pieds, puis la cabine entre dans la brume…


Les arbres réapparaissent puis bientôt la prairie…la direction se fait plus horizontale et la station d’arrivée apparait… La porte s’ouvre, je sors… Nous descendons tandis que d’autre cherchent déjà à monter dans les cabines…nous sortons de la station et… Pfff… le brouillard est dense…. On ne voit pas à 10 mètres !  Je suis plus ou moins le mouvement, le parking de Superbagnères apparait, les grands bâtiments sont encore invisible. Au fond du parking deux jeunes femmes ont l’intention d’aller jusqu’au Céciré, mais décident d’attendre que la brume se lève… Pour ma part, j’y vais ! Je sais par où passe le GR10 et je me lance, ça finira bien par se lever, surtout en prenant un peu d’altitude. C’est parti. Je suis la route, puis la quitte pour la butte et prends ensuite le chemin de crête vers l’est. Je ne risque pas de refaire les photos perdues de l’an dernier… Rien à voir !


J’avance, et je comprends mieux mon état de fatigue de l’an dernier… j’étais extenué, sur ce qui me semblait être un sentier de crête tranquille. Finalement on prends près de 500 m de dénivelé…et succédant aux 1100 mètres pour accéder à Superbagnères, ça commençait à faire ! Du coup, le télécabine était une bonne solution pour engager un étape autre que celle que j’avais fait l’an dernier. Passé sous le Céciré, je croise un homme qui revient du col. Il m'annonce qu’ il fait soleil au col, et ça ne devrait pas tarder à se dégager. A peine nous nous quittons que le voile de brume disparait…C’est une offrande !  Les 3000 sur la frontière se détachent sur une mer de nuages…sublime…


J’arrive à l’endroit où j’avais planté ma tente l’an dernier…J’y fais un tour afin de m’assurer que les sources coulent toujours, c’est le cas… un bon indicateur sur le niveau hydrologique des massifs… Du coup, j’ai quitté le GR et monte en direct ensuite jusqu’au col de la Coume de Bourg. 


Ça descend ensuite, quelques lacets avant un beau sentier plan à flanc de versant. Les nuages couvrent encore les Granges, par contre le vallon d’Esquierry est bien visible, véritable voie naturelle vers le Louron. Arrivée de l’autre côté du cirque que forme la montagne de Médassolles, je vais faire le pause déjeuné. 



Il fait beau, et il commence même à faire chaud. Je m’installe juste à la pointe du petit cirque précédent avec celui que forme la Coume des Hounts Secs…


Petit repos bien mérité. J’ai prévu de m’arrêter prés du lac d’Espingo, en fonction du monde qu’il pourra y avoir, et surtout de ma forme… et je me demande si je ne vais pas avancer le plus possible vers Le Portillon…


Je repars :  descente, puis le sentier plan à flanc de versant, puis la montée, première montée assez physique pour atteindre la Hourquette des Hounts Secs. Le lac d’Oo est en bas, d’un beau bleu  profond… je prends quelques photos quand un homme accompagné de sa fille tout juste ado me demande si c’est encore loin le refuge d' Espingo ?!?!?
«  C'est-à-dire que c’est pas vraiment par là. Par là vous allez vers Superbagnères !
-           ?!?! C’est par où alors ?
-          Bé en bas, Il ne fallait pas monter ! à l’intersection.
-          Ah, c’est pour ça que tout le monde montait. Je comprends pourquoi y a plus personne !
-          C’est clair vous êtes sur le GR10.
-          Et oui, et comme on a vu la croix, on n’y est pas allé.
-          Oui, Pour Espingo, il faut quitter le GR10 justement. »
Le souci, c’est que le monsieur est monté avec toute sa famille, sa femme et une enfant attendent 50 m plus bas… et madame ne semble pas ravie d’être arrivée près de la hourquette pour rien.
Alors descente pour tout le monde…300 mètres de descente pour arriver à l’intersection. Il y a encore du monde dans l’ascension des 50 derniers mètres pour atteindre le col d’Espingo. Et voilà, le refuge domine le lac sur la droite, le cirque d’Espingo en impose et Il y a du monde qui se masse autour du col… peu en contrebas…


Je vais descendre en contrebas du col, vers le lac et prendre de l’eau aux sources, puis je me dirige vers le lac Saussat qui ne se dévoile qu’une fois la corniche passée, corniche aux airs de AyersRock avec cette bosse de granit. 


Très curieusement, il ne reste plus grand monde, hormis quelques pêcheurs installés du côté sud et quelques randonneurs avertis, et décidés à monter vers le Portillon.
Il fait chaud, très chaud dans ce cirque, et il n’est pas vraiment tard, en fait suffisamment tôt pour me laisser le temps de monter, même relativement lentement « Petit-Pas cale ? » Non pas encore, même si j’ai ralenti mon allure… 


En fait, je me fixe l’objectif d’arriver à La Coume de l’Abesque : 200 mètres de dénivelé… Et donc, petit à petit, j’avance… je me fais griller par deux jeunes femmes qui montent en courant… En fait, il y a pas mal de monde qui monte et qui descend… Un groupe descend des Spijeoles…D’autres du Portillon… Un hélicoptère a repris ses navettes entre les Granges et le barrage du lac du Portillon surement en chantier… Loin de baigner dans le silence qu’il mérite cet endroit… 



Et j’arrive à la Coume de l’Abesque… Il est vraiment tôt, et il y a encore pas mal de monde… Alors je continue encore un peu, et je vais chercher un point de vue sur les lacs et faire une longue pause. 


Un groupe bien équipés avec cordes et piolets monte également, me dépasse et continue de monter. Je reprends la montée… conscient que je vais devoir arriver sur le plat à 2500m sous le refuge pour tenter de m’installer. 


Alors tranquilou, je me dirige sous la pointe, puis attaque le lacet, atteint le palier  sur la bosse qui domine le cirque, je double le groupe qui prends à son tour une longue pause, et croise les deux coureuses qui redescendent… Je vais faire de nouveau une pause pour laisser passer le groupe qui repart, préférant les avoir en mire devant moi que me poussant… 


Du coup j’alterne les derniers lacets assez bien et arrive au plateau sous le barrage… Le groupe s’est arrêté et nous repartons ensemble vers le refuge, mais je vais chercher un petit coin herbeux entre les rochers arrondis et trouver non loin d’un ru un bel emplacement qui donne sur la gorge du torrent qui s’échappe du barrage, en face du Pic Lezat. Il est un peu plus de 17h…Nickel !


L’hélicoptère continue ses va-et-vient… Je vais bien me rafraîchir, me réhydrater surtout et me reposer un bon moment avant d’installer la tente. 



Grosse journée quand même ! Même si j’ai profité du télécabine, ce que je ne regrette surtout pas. Par contre, je suis défait ! Epuisé ! vidé ! J’ai trop bu d’eau, et je vais me forcer à manger lentement pour ne pas sauter ce premier diner… Je vais préparer un demi-sachet de Lyo : Sauté de Porc au poivre vert et pommes de terre : Excellent ! Ce qui va me permettre de retrouver un peu d’appétit…
Je m’installe pour la nuit, de toute façon, les nuages sont remontés et la brume à pris la place de l’hélicoptère qui a fini sa journée. Dans la gorge, outre une marmotte qui cri, j’entends les roches rouler : peut être la présence d’isards ? Allez dodo… en fait je vais tenter de dormir…

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 2

Mercredi 29 Juillet 2015 / Du lac de Portillon aux Granges de Cambajou ( Pres de la Cascade )

Ce ne fut pas une grande nuit, le jour a fini par me réveiller, mais pas vraiment le jour mais plutôt une presque pleine lune qui éclaire comme en plein jour et puis difficile de trouver le bon équilibre entre chaleur de la couette et fraicheur nocturne relative : Trop chaud, un peu frais…


J’ai mis le réveil de altimètre pour 6h car j’ai prévu de partir assez tôt pour monter, même si les nuages qui montaient hier soir risquent de s’accrocher aux sommets…  Alors j’ouvre la tente, et les nuages sont bien accrochés sur les sommets, mais globalement ne semblent pas menaçant, ni décidé à descendre en brume… Avec les premiers rayons du soleil, ça va être une belle journée…



Je sors pour faire pipi dans la gorge, et fait décamper un petit troupeau d’une demi douzaine de jeunes isard juste en dessous de mon campement… dommage, je ne pourrais pas les prendre en photo…  Alors, rangement, petit déjeuné et je plie la tente, hyper sèche ce matin.
Je suis prêt à partir, alors j’y vais… direction le refuge et le lac. Il y a du monde sur la terrasse, ça sent le départ, je vais faire un saut jusqu’au barrage, l’eau est assez basse, et une bonne vingtaine de bungalows de chantiers ont été installés sur une plateforme…Impressionnant ! 


Je repasse par la terrasse du refuge et je file vers le Tusse de Montarqué, en essayant de suivre la piste cairné…en fait il y a presque trop de cairns, et donc je suis une direction qui me permet de ne pas trop perdre le dénivelé que je pourrais prendre tout en arrivant jusqu'à la crête et à la fois en dominant le Lac du Portillon de couleur bleu turquoise. J’atteins un petit col avec vue imprenable sur le lac Glacé de couleur bleu saphir. 


  Le soleil éclaire les montagnes qui l’entourent, parsemées d’importants névés. Je vois plus haut le cirque enneigé sous le Port d’Oo par lequel je vais devoir passer pour rejoindre le col des Gourgs blancs. Mais je dois encore monter un peu pour atteindre le col qui me sépare de ce cirque. Deux hommes montent derrière moi. Je les ai perdu de vue alors que je montais vers le Tusse de Montarqué, en fait ils l’ont évité et montent par le vallon et on arrive tous ensemble au col, mais eux vont continuer vers les cimes tandis que je vais descendre.


Un gros névé se trouve sous ce col, englobant encore un petit lac. Je vais chausser les crampons et prendre le plus possible les névés pour atteindre le col de l’autre côté an. Allez c’est parti !




Ce sera une alternance de névés et d’éboulis, mais j’arrive assez bien et vite au col des Gourgs blancs… Superbe vue de chaque côté,  enneigées, ensoleillée et un peu ventée… Étonnant comme ce lieu peut conserver la neige… et même la glace si j’en crois la carte… Je rechausse les crampons et andiamo ! 
  


Cette fois je prends les névés le plus possible pour atteindre les premiers laquets. Je vais croiser un jeune homme, inquiet de me voir descendre avec des crampons alors qu’il n’est pas équipé. Je le rassure, la première partie jusqu’au col des Gourgs blancs semble faisable sans crampons, la seconde est peut être plus compliquée… 


Pour  l’heure j’ai atteint le premier lac au dessus du lac du milieu, et cette fois les névés se font vraiment plus rares, au détriment des éboulis de grosses roches.  Jeu de piste donc, pour suive le passage cairné parmi les gros blocs…  J’atteins le lac du Milieu… et j’attaque la descente vers le lac des Isclots. Pas facile la descente dans les gros blocs…Je croise un Espagnol qui me demande s’il y a de la neige plus haut, il veut faire des photos… c’est bon y en a !  j’arrive au Lac des Ilots… Superbe lac… Puis vue imprenable sur le lac de Caillauas, et sur le sentier qui y mène à flanc de montagne. Il fait super beau, c'est-à-dire qu’il fait super chaud, le vent ne souffle plus par ici, et ça cogne !


J’arrive enfin au bord du lac, je traverse le barrage et passe de l’autre côté sous la maison en ruine. Dessous la cabane semble en piteux état… je file... je croise pas pal de monde qui monte vers le lac. Le refuge de la Soula est un point de départ, mais avant d’attaquer les lacets en descente, je vais faire ma pause déjeuné à l’ombre d’un rocher, juste en face de la cabane sur la piste de Pouchergue.

Je repars dans les lacets qui traversent le vallon…Bon, ça cogne ! Je profite des sources qui coulent sur le côté du sentier… et je commence à me demander quelle sera la suite de mon itinéraire. J’ai dans l’idée de passer par le Pont de Prat pour monter par la Coume d’Estos, mais d’une, sans en être sûr, les éboulis me semblent important sous la crête des Paraouis, de deux, je vais surement pas m’engager ce soir par là avec 1000 m de D+, en plus je crains de vraiment y laisser mon souffle, et ma forme…


J’aperçois la plaine de La soula, mais plus, je vois le cirque des Bacherets et le départ vers le vallon Aygues tortes et ça me semble vraiment beau par là… une autre  fois. Je continue de descendre et arrive au niveau des bâtiments de la Shem. Bon, ça surprend un peu tout ces aménagements, téléphériques, conduites forcées… et donc, je ne vais pas m’attarder…
Superbe le sentier avec toutes ces bornes… y en a pour tous les gouts, géologie, histoire, plantes, animaux… de quoi meubler une longue, très longue montée, ou descente…

Les gorges de la Clarabide valent le déplacement, même si de gros névés en obstrue encore le lit… et enfin le sous bois au dessus du Pont de Prat… Quelle est longue cette descente avec ses lacets interminables… je fonce et je double les nombreuses familles qui descendent… Du coup je loupe le sentier vers la Pez… de toutes façon j’ai changé d’idée… je vais descendre vers Loudenvielle et tenter de monter par le ruisseau qui descend de la montagne de Tramadits sous le pic de Bassias.



Pour l’heure, j’ai rejoints la route et je continue de descendre sur Loudenvielle. Je ne vais pas tarder à couper dans les prés devenus des étendues de galets autour de la Neste de Louron depuis les orages de l’an dernier. Oh ! une cascade me donne envie, celle de prendre une douche et de me rafraichir. J’y vais de ce pas…je traverse même à pieds secs la Neste et commence à chercher un pré propre et relativement propre ; c'est-à-dire que ce sont des prés de pâtures… et copieusement garnies de bouses et plutôt défoncés… En plus en approchant j’entends jouer et crier un enfant et son papa… Mais finalement ils vont s’en aller alors que j’approche…
Je vais trouver enfin un endroit relativement clean, et file à la cascade… Les nuages sont arrivés, et il bruine. Je vais prendre une bonne douche, assez fraiche a vrai dire, laver un peu de linge puis retourner dresser la tente… il est temps ! La bruine s’est renforcée en pluie fine… et ça ne semble pas vouloir s’arranger.  Soirée sous la tente donc… Deuxième partie du sauté de Porc au poivre vert, puis pages d’écritures… et dodo… 

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 3

Jeudi 30 Juillet 2015 / Des Granges de Cambajou ( Pres de la Cascade ) à Ens ( Granges de Bastère )

Il a plu dans la nuit, de plus en plus fort…j’ai mis les bouchons auriculaires pour pouvoir dormir, et j’ai dormi, plutôt bien… Vers 5 H premier coup de tonnerre…début d’une longue série d’orages violents…C’est tombé, pas loin, surement sur les hauteurs du massif que je côtoie… bon pas la peine de se hâter ce matin… je vais pouvoir laisser tomber l’idée de monter par la montagne de Tramadits et opter par le Val Louron et le col d’Azet par le GR10… Comme je dois m’arrêter à Ens pour récupérer la poche que j’y ai laissé, ça me laisse du temps… Alors laissons passer l’orage…


Et quel Orage avec une grand O ! Une heure de pluie battante, d’éclairs, de coups de tonnerres assourdissants, puis deux heures, et encore trois heures… et les coups de canons s’espacent… enfin…pas la pluie encore…


Alors pour ma part, sous la tente, j’ai plié la chambre à part, et même rangé le tapis de sol, et j’attends… dans mon attente j’ai repéré sur la carte un sentier qui monte doucement sur une même courbe de niveau jusqu’après la côte du camping…
Il ne reste plus que la toile extérieure à démonter et à ranger… La pluie va commencer à diminuer, à se calmer et enfin à devenir négligeable… C’est le signal, il est presque 9 heures… J’ouvre la tente, je sors mon sac à dos, je démonte la tente, pliage et essorage de la toile, que je glisse dans un sac plastique, et je file… Dehors la cascade presque insignifiante est devenue une chute impressionnante, là où j’ai pris la douche elle rebondit étonnamment sur une dizaine de mètre  avant de rejoindre son lit.


Je suis une route carrossable à gauche de la Neste de Louron, une Neste en furie qui charrie les galets dans un roulement de tambour inquiétant.
Après les granges de Cambajou, je surveille de près ce sentier que j'ai repéré… sentier qui se trouve être une route carrossable. Je ne suis pas sur de sa finalité, mais sa direction et l’altimètre me confirme que je ne descends pas trop.


J’arrive au niveau du premier lacet de la butte qui surplombe la vallée, Loudenveille à mes pied, et le lac de Genos, marbré de l’eau boueuse que la Neste charrie. J’ai même pas le temps de prendre une photo, la brume remonte à la vitesse grand V, tandis qu’un orage gronde de nouveau depuis Val Louron.


J’attaque la montée, et la pluie revient, pas trop forte, mais pénible alors que je monte dans les fougères. J’ai mis l’équipement de pluie, pantalon et veste Gore Tex. Il ne fait pas encore assez frais,(en fait il fait tres lourd) pour m’éviter de trop transpirer et je vais faire une pause sous le porche d’une des granges de Paulèdes autant pour me sécher que pour me protéger d’une pluie qui s’est renforcée.


Je repars... la pluie qui s’est arrêtée revient également, provoquée par le défilé d’orages. Bon ils ne sont pas aussi violents que ce matin, et grondent faiblement… Je ne m’arrête (presque) plus dans la montée vers la route et le Couret de Latuhe. Par contre la brume est de nouveau présente. L’an dernier le tour de France passait par le col et nombreux étaient les campings cars à avoir investis le col et les routes… là c’est plutôt désert.


Allez, j’attaque la descente, dans la laquelle j’avais hésité l’an dernier, et retrouve les bourbiers sous chaque sources de la descente… Le temps s’éclaircit et la pluie cesse enfin…Je réussi à prendre des photos du massif que j’aurais bien voulu parcourir ; une autre fois… C’est vrai qu’il parrait inaccessible ce massif dominé par le Pic de Lustou…


Pour ma part, je descends sur Azet… J’ai traversé la route et ai pris le chemin bordé de granges… je ne tarde pas à arriver au village. Ça sent délicieusement bon non loin de l’Auberge… Je vais chercher à m’abriter sous l’abri bus face sous l’église, mais il est déjà occupé, les ponchos de pluie égouttent, alors je vais m’installer ailleurs… (mon côté ours…)
Je prends de l’eau à la fontaine, puis descend le village pour trouver le le sentier qui va vers Ens… c’est balisé et même fléché, mais je vais faire ma pause déjeuné à l’abri du lavoir.


Je repars… belle descente sur le ruisseau de Mousquere… et visite du moulin à grain…Moulin en parfait état de marche, entièrement équipé de ses trémies… c’est rare !
Bon en fait, j’ai dans l’idée de trouver une grange dans laquelle m’installer, à la fois pour éviter de monter la tente trempée, et donc de dormir au sec, mais aussi afin de faire sécher mes affaires, y compris celles que j’ai lavé hier soir !!!… Bon, le moulin n’est pas vraiment tip top… et encore un peu loin d’Azet. Allez, je monte le versant opposé…STOP ! Arrêt buffet ! Framboises en nombre à portée de main…
Une pause s’impose… difficile de laisser passer des framboises. J’avais déjà trouvé des framboises lors de mon passage lundi, mais pas autant… Il se trouve en plus que j’ai du temps à perdre.
Rassasié de framboise, en fait, j’ai bien écumé la plantation (sauvage), je repars…à la recherche d’une grange ouverte et accueillante… Sans toutefois forcer une porte… et bien je vais la trouver cette grange, au grenier sans porte, et avec un tas de bois me permettant d’y accéder. Elle est propre, spacieuse, avec un peu de foin, mais le plancher est en super état.
J’installe entre les poutres un aller retour d’un fil de clôture en guise d’étendoir, et j’y suspends toutes mes affaires mouillées puis je file vers la grange juste en face où j’ai planqué le sac de provisions lundi.


Le brouillard est revenu et masque toute visibilité à 50 mètres… Idéal pour aller fouiner la grange décrépie ; j’y retrouve toutefois mon sac intact et rejoint aussitôt mon abri.
Du coup, installation pour une sieste… Bon, un coup de vent et les orages vont me réveiller, mais je suis à l’abri, bien qu’assez aéré puisqu’il n’y a pas de volets à l’ouverture. Je vais chercher de l’eau au torrent qui coule à proximité, puis cuisiner :  Pâtes aux épinards… bon très moyen, mais correct.
Quelques pages d’écritures, puis rangement et tri des affaires et notamment des affaires planquées… demain commence un autre périple… J’espère surtout que le temps va s’arranger. Déjà avant de partir Lundi, la météo annonçait un vendredi très mauvais, orageux et pluvieux…

La nuit tombe, pluvieuse, parsemée d’éclairs et de grondements de tonnerre… Allez, dodo… 

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 4

Vendredi 31 Juillet 2015 / De Ens ( Granges de Bastère ) au Lac de l’Oule


La nuit à été mitigée, averses de pluie, espacées de longues accalmies au ciel dégagé et illuminé par une lune bien ronde… mais sur le matin retour des orages… Toujours les mêmes orages un peu molassons, grondant sans conviction, et apportant quelques averses…
J’ai un peu de temps pour me lever, je prévois de partir vers 8h20, pour être à Saint Lary un peu avant 9h… à l’arrivée du car de Pascale. Et donc, réveillé, je prends mon petit dej, je range mes affaires sèches pour la plupart, je m’équipe de nouveau en affaires de pluie, je boucle mon sac et c’est le départ. Le temps s’est dégagé, et j’espère fortement qu’il va se lever.


Je quitte cette grange et départ ! Je coupe à travers les près pour retrouver le chemin qui arrive juste à côté de la belle chapelle… Le temps semble vraiment se dégager, et les nuages jouent à poser des voiles pudiques sur les villages… J’ai pris la route pour m’éviter de monter au point culminant du village pour en redescendre, par contre je ne dois pas manquer le chemin historique qui descends sur Sailhan… Il est bien marqué et bien entretenu… un vrai plaisir.


J’arrive à Sailhan et suis les indications pour Saint Lary. Le sentier descend dans le sous-bois puis débouche sur les toits de la ville…9 heures ont sonnés, j’ai peur d’être en retard quand je reçois un SMS de Pascale m’annonçant son départ de Lannemezan… SIC ! je réalise que j’ai une heure d’avance et qu’elle doit arriver peu avant 10 heures…

Je traverse le centre et m’arrête à la superette prendre du jus de fruits, des fruits frais et de la compote… Petite pause vitamine… Pour le reste (pain fromage, charcuterie)  je vais attendre Pascale. Du coup j’ai un peu d’avance ! je vais m’installer à l’abri sous les préaux du gymnase, et attendre… Un orage descend de nouveau, avec son averse…Il va vite passer, et alors que 10 heures approchent, une éclaircie ensoleillée va même faire son apparition… juste pour l’arrivée de Pascale.
On se tient au courant par SMS, puis plus rien… elle doit arriver… je surveille la route qui passe sous la station du téléphérique, et je la vois passer… Je traverse le parc où je m’étais installé, je me dirige vers le parking où elle me cherche et je l’appelle… ça y est, nous voilà réunis pour la troisième fois, plus d’un an après une virée dans le massif du Vercors…

Bon, le sujet principal étant la météo…très incertaine de nouveau après cette trop courte éclaircie… Pour l’instant on va compléter nos achats et prendre une belle boule de pain, et de mon côté je vais prendre du fromage et de la saucisse sèche… Nous bouclons nos sacs, et nous nous dirigeons vers le guichet du téléphérique où se trouve déjà une famille ; le hic c’est que le fonctionnement du téléphérique est soumis à la présence des orages, et pour l’heure, c’est l’incertitude…Un départ est peut être prévu mais pas le retour… La famille hésite… Puis NON, pas de départ pour l’instant… et c’est une option sur laquelle je n’avais pas vraiment compté.
Bon ! Je commence à sortir la carte et à regarder l’option sentier… quand la dame sort de son guichet et annonce un départ imminent… Du coup, nous prenons nos billets et direction le poste d’embarquement… la famille nous suit et c’est le départ… et à  vrai dire, nous ne sommes pas mécontent de commencer par ce départ en téléphérique.



Et voilà, la cabine entre à la station du Pla d’Adet… Nous avons traversé une zone nuageuse, mais à la station c’est dégagé. On suit la direction du sentier qui se rend vers Espiaube. Pour l’instant, il suffit de suivre les larges pistes… bon on s’y perd un peu avec tout ces téléskis et télésièges qu’on devrait voir traverser au dessus de nous, d’autant plus, que la brume vient s’installer, une bonne brume épaisse, visibilité a peine plus de 10 mètres… et du coup, on suit bien la piste qui monte et qui tourne en lacets… ?!?! des lacets… ?!?!  Bon l’altimètre est un peu haut, mais nous ne devrions pas autant tourner…c’est clair on s’est planté… et on n’a aucune visibilité, et les panneaux aux noms évocateurs des pistes et des téléskis vont à peine nous aider… Du coup on est déjà bien monté, puisque on a atteint les 2000 m, ça c’est fait ! Reste à ne pas perdre cet acquis et à trouver un sentier qui nous permette d’arriver aux Mouscadés…
Bon, c’est toujours la purée de poids, même si j’ai une petite idée de la piste qu’on a prise j’ai du mal à dire qu’elle est la piste qui nous faut prendre… On tente de faire un point avec les têtes des stations et nous nous décidons pour une piste qui part dans ce qui nous semble la bonne direction… Bon, en prime, ça ne se dégage pas vraiment quand nous arrivons à la station du télésiège de Tortes ???  Super ! En fait, nous sommes presque arrivés à Mouscadés… mais il pleut de nouveau… il pleut et ça caille… Pascale en short me fais frissonner… Allez pause déjeuné… on va s’abriter sous la station du télésiège…

On passe la clôture électrifiée mais on n’est guère à l’abri sous le portique, je fais le tour des cabanes, et celle de l’outillage est ouverte… avec un peu de rangement on devrait avoir la place de déjeuner au sec… Pas terrible cette première journée… aucun points de vue, un temps froid, pluvieux… Allez pause bien méritée.

Nous ne tardons pas à repartir : sous le brouillard et une pluie fine… Nous atteignons les bâtiments de Mouscadés… la pluie a cessé… c’est déjà ça… je décide de rejoindre le GR10 plutôt que de monter vers Saint Lary 2400… Bon en fait je ne sais plus trop, et je préfère assurer par le GR10 que je connais plutôt que de devoir trop monter et nous paumer comme on l’a fait… 

Nous prenons la route et arrivons rapidement sur le GR10… En même temps, le temps s’est dégagé… il était temps, le temps d’espérer enfin d'avoir un peu plus de visibilité et de beaux points de vues. Instant d’espoir en admirant les crêtes et les pics qui nous entourent…Instant de courte durée, puisque maintenant ce sont les orages qui sévissent… Un défilé d’orage passe au dessus des lacs de Bastan, un défilé… un cortège bruyant ininterrompu… On va patienter quelques minutes afin de les laisser évacuer avant de s’approcher de ce couloir…



Nous partons… A peine avons-nous avancé sur le GR10 en direction du Col de Portet, qu’un orage nous tombe sur les talons…Eclair, 1, 2, tonnerre… il n’est pas passé loin… Et il va insister, assez pour nous faire accélérer le pas et nous échauffer les oreilles… Nos arrivons bientôt au col… les orages sur Bastan se calment, ceux sur Saboures passent encore… Il est temps de choisir notre option… J’ai prévu de descendre sous la station de ski du Sabourès, un peu pour profiter des marmottes qui se sont installés sous les équipements des pistes, mais pour les marmottes, c’est cuit pour aujourd’hui, et il semble plus urgent de trouver une cabane ou un abri correct… La pluie revient alors qu’on vient d’arriver au col, et on va s’abriter sous la petite cabane de béton, au toit éventré.

Alors si nous suivons le GR10, nous devrions passer près deux cabanes, celle de Bastan, puis au bord du lac de l’Oule, celle de la Lude. Alors, nous partons dès que ça se calme un peu… Il va repleuvoir bien sur, mais les orages sont passés… Et on ne traîne pas… Le GR10 à cette vitesse, il doit être vite terminé… Beau point de vue sur le lac de l’Oule, mais ambiance morose : 50 nuances de grey !




On arrive au dessus de la cabane de Bastan, mais celle-ci est habitée par un berger, son chien est attaché derrière… On continue la descente sous une pluie qui s’intensifie et arrivons au bord du lac, nous nous dirigeons vers la cabane de la Lude…je frappe…
Le berger nous ouvre et nous fait rentrer… On lui demande l’abri… Il nous propose du thé, on décline, il a l’air frigorifié, enroulé sous des couvertures… On papote de météo bien sûr : pas folichonne les prévisions… mais au final il nous annonce qu’une vache étant tombée dans le lac, il va devoir partir et nous demander également de partir….Gloups !
Bon, on reste un moment encore, collé contre les fenêtres, la pluie à l’air de se calmer… on se renseigne sur les endroits de bivouac à proximité… puis nous partons.
Nous remontons vers le torrent qui alimente le lac, et trouvons une zone de bivouac sous les pins. Il pleuviote encore un peu, mais ça semble se calmer…On va pouvoir monter les tentes sans trop se mouiller et nous installer au sec…Quelle journée !



La pluie s’est enfin calmée, on va pouvoir enfin souffler et partager… Décidément c’est la suite logique de notre périple en Vercors… mais pour ma part, c’est la seconde journée de temps pourri dans les Pyrénées. Bon, trop heureux d’avoir Pascale à mes côtés…mais encore déçu de ne pas avoir eu un autre temps, ce qui fausse la progression que j’avais mis dans ce périple, ou cette journée aurait du être une journée d’approche, et de découverte… là c’est rapé !

Nous dinons, puis regagnons nos tentes respectives pour dormir. 

Quel Cirques : De Luchon à Gavarnie : Jour 5

Samedi 01 Aout 2015 / Du Lac de l’Oule au Laquets de Port Bielh

Il n’a pas plu de la nuit, juste quelques gouttes tôt ce matin, le ciel à même été clair dans la nuit… Ce matin, la brume est revenue donnant à cette foret un air de foret nordique. La pluie et les orages semblent définitivement passés pour cette fois. Il faudrait juste que ça se dégage.


Petit-déjeuner, un brin de toilette, rangement, pliage ; Ah ! super ! la toile n’est que peu mouillée, je l’éponge dessous puis dessus et je la range dans mon sac. Pascale aussi est en cours de pliage, elle prends son petit dej, termine son sac et nous partons. Direction le lac de l’Oule.
Nous arrivons à la passerelle et prenons son rivage Est en direction du Sud vers le refuge. La brume lui donne des airs de Loch , mais pire, la visibilité tout en étant encore bonne cache les montagnes qui l’entourent.  Il va falloir faire avec.


Nous croisons les éleveurs en train d’évacuer la vache imprudente, et continuons. Bientôt nous arrivons au chalet refuge et nous en profitons pour faire le plein de nos gourdes au robinet. Hélas, la visibilité nous cache la vallée  en contrebas et toujours la crête d’Estoudou…
Nous traversons le barrage et remontons le rivage Ouest jusqu'à l’embranchement du GR10 vers le col d’Estoudou. Il y  a pas mal de vaches sur ce coté du lac, et certaines ne sont pas vraiment décidées à nous laisser passer, je me méfie toujours des vaches en liberté… Nous arrivons à l’embranchement et attaquons la montée. Je reste vigilant, l’an dernier j’étais monté en direct en m’agrippant aux racines et aux branches…alors cette année, je ne voudrais pas recommencer.
Pascale est passée devant, et justement alors qu’il faut traverser le torrent, je reconnais l’endroit où j’avais du me tromper et nous corrigeons notre itinéraire… Le sentier quitte le bord du torrent pour monter plus à sa gauche dans des lacets assez facile. Nous atteignons la lisière du bois, mais même si le profil est moins raide, il reste encore 200 mètres pour atteindre le col.
Nous atteignons le col, mais la brume est toujours présente et masque toute vue, sur le ravin, sur Le Lac d’Oredon, et sur les crêtes, les cimes et les pics…Déception !!! D’autant plus que mon programme de découverte et d’émotion est rudement compromis…pffff !

Alors direction le lac d’Aumar, toujours par le GR10. Seul avantage, il n’y a personne ! Mais bon, ça aurait été bien de voir autre chose que les sources qui traversent le sentier… Oh oui, suis déçu… mais que faire ? Attendre ?
Nous arrivons au bord du lac d’Aumar, et le temps juste ici semble se lever. La bâtisse est même sous le soleil, sous une percée hélas très localisée. Nous descendons  ensuite vers le lac d’Aubert. Arrivé à la table d’orientation, une éclaircie nous offre une vue sur l’eau Aigue marine, mais toujours pas sur Ramoun ou sur le Neouveille… des joyaux sans leur écrins.

Bon ça va bien finir par se dégager, mais pas pour l’instant…et ça risque fort de mettre notre patience à rude épreuve. Nous allons nous installer entre les deux lacs, là où l’eclaircie persiste. On va en profiter pour sécher nos affaires et nos tentes et dejeuner. Et alors qu’on croyait être presque seul, plusieurs groupes vont passer devant nous… bonjour l’intimité… Du coup, c’est pliage des gaules et on lève le camp.

On va faire le tour par le rivage Est du lac d’Aumar. Une fois à son extrémité, nous cherchons la piste qui monte vers le col du même nom, mais un groupe nous passe devant et attaque la montée… De toute façon, je préfère avoir les groupes devant que derrière…

Nous y allons à notre tour. Tranquilou, surveillant le moment ou le voile de brume va se lever. Nous atteignons le col, mais la brume résiste. Au col, nous retrouvons le groupe qui fait une pause. Nous les laissons partir devant puis nous descendons vers les lacs d’Estibère.


C’est en remontant au dessus du lac supérieur que la vue se dégage enfin… la crête apparaît, majestueuse…enfin. Nous montons sur le rocher qui domine sur la crête qui sépare le vallon des lacs d’Estibere avec celui des lacs du Gourguet et on va passer un moment en vigie à admirer le massif : séquence émotion pour Pascale.

Du coup , avec le soleil, le temps et la chaleur s’est nettement amélioré. Nous descendons sur le lac du Gourguet. Le groupe à disparu…volatilisé… Je me demande bien par où ils sont partis… Autour du lac du Gourguet, c’est concours de pêche… Du coup j’evoque mon intention de piquer une tête dans un lac, à condition qu’on y soit tranquille. En prime on est en dehors des limites du parc, et donc peu inquiété par les règles foireuses du bivouac. 


Le lac suivant ( celui de Coste Ouiellère ) est envahi par les algues et on l’evite en coupant a travers juste sous le pic du Gourguet. On va eviter de descendre vers le lac inferieur des laquets de Port Bielh qui est un peu trop encaissé, le suivant de la série des trois est accueillant et une belle zone de bivouac se trouve à proximité… Nous posons les sacs, et direction le lac. C’est là !


Petite baignade…Il fait beau, l’eau est bonne, bien qu’un peu de vase couvre le fond… Pascale me suit également et fait quelques brasses… On va ressortir, Pascale va prendre le soleil, tandis que je vais laver du linge, puis nous allons installer nos tentes. Nous allons ensuite chercher de l’eau au torrent qui alimente le lac puis préparer nos diners. Ce soir c’est Pascale qui prépare de la soupe pour deux… On va manger au soleil sur le talus qui cotoie les tentes, mais la brume d’un coup va s’imposer et envahir notre bivouac.



Finalement la brume va se dégager assez vite et libérer le Pic du Cloutou  Pic de Bastan  (merci Nico) que les derniers rayons du soleil vont embraser… Superbe moment que de voir les lumières transformer ce pic en volcan… Par contre, la nuit promet d’être claire encore… Alors a notre tour, nous regagnons nos tentes pour nous reposer.